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[kemmañ] Klaoustre

A-benn nebeut e vo tizhet an 10 000vet pennad war ar wiki e brezhoneg. Ha ma vije klasket bezañ an 50vet yezh o tizhout al live-se? Vije ket fall, nann? Evit ar mare emañ an albaneg un tammig dirazhomp. Greomp ur striv evit e tibaseal, da skouer o krouiñ pep hini un 10 bajenn 'bloavezh' (1300, hag all) an devezh. Seurt pajennoù a zo aes da grouiñ en ur vunutenn dre kopiañ-pegañ. A galon, Benoni 29 Her 2006 da 11:59 (UTC)

[kemmañ] sokotra

Patrom:LabourAChom Enez Patrom:Enez Sokotra a zo eun enez d'ar Yémen, dans l'Océan Indien, à l'entrée du golfe d'Aden. Elle a une superficie de 3 579 km2. Les principaux produits commerciaux sont le ghî, l'aloès et l'encens. Les habitants vivent de l'élevage extensif de bovins et de chèvres. Socotra partage l'histoire de l'Arabie du Sud.

Avant l'expansion de l'Islam, l'île était peuplée de chrétiens nestoriens qui commerçaient avec les chrétiens de Kerala, en Inde.

Au Patrom:XVIe siècle, un comptoir commercial portugais fut établi sur l'île, puis elle fut sous protectorat britannique de 1886 à 1967 et fit partie de la République démocratique du Yémen du Sud de 1967 à 1990, période durant laquelle elle devint une base militaire soviétique.

La principale ville de l'île est Hadiboh (population estimée en 1984 à 51 000 habitants).

Selon une étude récente de Jacques Hébert (lire à ce propos " L'Atlantide, la solution oubliée" paru aux éditions Carnot ou "Les survivants de l'Atlantide" dans la collection "Les dossiers des grands mystères de l'histoire") cette île pourrait être les restes de la mythique Atlantide.

[kemmañ] Liens externes

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Le site du programme de développement et de conservation de l'archipel de Socotra
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Le site des amis de Socotra
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Le site de John Farrar dédié à Socotra

Catégorie:Géographie du Yémen Catégorie:Île de l'océan Indien

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[kemmañ] GUERRE D’ALGERIE

Justice. Né d’un viol pendant la guerre d’Algérie, il réclame des dommages à l’État français. L’enfant de la guerre demande réparation

Mohammed Garne " victime indirecte " d’un acte de guerre ? La cour des pensions militaires a bien du mal à statuer sur la question et a différé, hier, sa décision au 22 novembre prochain.

Tout commence en août 1959 durant " l’opération Challe ", menée jusqu’en 1960 pour venir à bout de l’Armée de libération nationale (ALN), dans le massif de l’Ouarsenis, maquis d’une Algérie en pleine guerre d’indépendance. Pour fuir les combats et les bombardements ordonnés par le général de Gaulle et exécuté par le général Challe, Khéïra Garne, quinze ans et demi, se réfugie dans un arbre calciné. C’est là que des militaires français ramassent l’adolescente. Direction le camp de regroupement de Theniet el-Had, près de Tiaret, à l’ouest d’Alger. Ces centres sous contrôle de l’armée française, qui ont " accueilli " près de deux millions d’Algériens et essentiellement des femmes et des enfants, " regroupent des populations évacuées des zones interdites ou qui spontanément y ont cherché refuge ", indique un article du Monde le 12 mars 1959, précisant que le procédé vise surtout à soustraire " certaines populations de la rébellion " et à exercer " plus aisément (une) action psychologique " par " la mise en condition ".

Un rapport officiel rendu public en avril 1959, commandé par le délégué général de France en Algérie, Paul Delouvrier, sur ces centres bâtis par l’armée française sur tout le territoire algérien, a mis en exergue la vie tragique des regroupés, laissés dans le plus grand dénuement, sans être alimentés ni soignés, vivant dans une situation sanitaire déplorable. L’ouverture de certaines archives à certains historiens a permis d’appréhender plus précisément le recours et l’usage de la torture et de mettre en lumière la responsabilité des plus hautes autorités de l’État de l’époque. Cette nouvelle réalité historique concerne également les exactions commises dans certains camps de regroupement, qui restent cependant encore largement méconnues. Torturée à l’eau et à l’électricité, violée par un " tas " de soldats du camp, il lui a fallu des mois à Khéïra pour se rendre compte qu’elle était enceinte. À ce titre, le sort qui lui fut réservé ne fait pas figure d’exception. Depuis quelque temps, les langues se délient, certes difficilement, mais des anciens d’Algérie reconnaissent avoir pratiqué régulièrement des viols collectifs. Henri Pouillot, appelé en juin 1961, qui témoignait hier encore sur plusieurs chaînes de télévision et qui vient de faire paraître un livre sur la villa Susini, révélait dans nos pages, le 22 mai 2001, comment le viol se pratiquait ordinairement dans ce lieu à Alger. Un soldat affirmait à son tour dans le Monde du 12 octobre dernier que les femmes détenues subissaient ce sort " neuf fois sur dix ". Malgré les tentatives d’avortement par les coups et les viols répétés des militaires français, Khéïra accouche le 19 avril 1960 d’un garçon nommé Mohammed. Envoyés tous les deux à l’orphelinat Saint-Vincent-de-Paul d’Alger, la mère et le fils, alors séparés arbitrairement, ne se reverront plus durant trente ans.

Soustrait à sa génitrice, l’enfant, " rachitique et anorexique ", est très rapidement placé chez une nourrice qui le bat. À tel point qu’il est hospitalisé à l’âge d’un an avec deux fractures du crâne. À sa sortie de l’hôpital, Mohammed est confié à une deuxième famille jusqu’à l’âge de cinq ans, puis à une troisième. Mais le mari bat sa femme (une écrivaine devenue célèbre), fait dormir l’enfant et sa mère adoptive dans la cave. En 1975, le divorce est prononcé. ¶gé de quinze ans, Mohammed retourne à l’orphelinat d’Alger car aucun de ses parents ne veut le garder. Ce rejet incite l’adolescent à se poser des questions, déjà exprimées, sur ses origines. Alors qu’il continue à le voir, un jour de dispute, son père lui lance : " Tu es le fils d’une pute ! "

Littéralement rongé par le problème de sa filiation, Mohammed fait deux tentatives de suicides, sombre dans l’alcool, la drogue, séjourne en prison. En 1985, il se marie et donne naissance au premier de ses quatre enfants, ce qui réveille ses angoisses sur son ascendance. À vingt-huit ans, il finit par retrouver sa mère après trois années de recherche. Un soir de septembre 1988, il se rend dans les quartiers d’Hydra sur les hauteurs d’Alger. Là, on lui indique que cette dernière, dont tout le monde ignorait qu’elle avait un fils, a déménagé. Il finit par la découvrir vivant dans une grotte entre deux tombes d’un cimetière. Elle l’accueille une hache à la main et finit par l’embrasser quand il lui avoue être son fils. Ils se revoient mais finissent par se brouiller quand Mohammed cherche à savoir qui est son père. Khéïra prétend qu’il s’agit de son ancien mari, un moudjahid décédé en 1959. Mohammed veut obtenir une reconnaissance en paternité et un nom. En 1991, il entame une procédure judiciaire en Algérie contre sa mère et sa belle-famille, qui lui refuse ce à quoi il estime avoir droit. Il lui faudra trois procédures étalées sur quatre ans pour que la vérité sur les circonstances de sa conception éclate. Le 22 mars 1994, en plein tribunal, sa mère, acculée dans ses derniers retranchements, du fait de la stérilité avérée du prétendu père, lâche dans un souffle : " Ils m’ont violée " avant de s’effondrer sur le sol évanouie.

Depuis cette révélation, Mohammed Grane lutte pour obtenir une pension de l’État français, considérant qu’il est une victime indirecte de la guerre (lire ci-dessous). Arrivé en France en 1998, il continue de vivre un cauchemar. Les psychiatres le récupèrent après des nuits d’errance durant lesquelles il se taillade le torse et les bras au rasoir, avec une idée fixe, faire reconnaître son histoire au seul père qui lui reste : " l’État français ".

Sophie Bouniot


[kemmañ] All evid Aljeria

Gilbert Meynier Père Henri Péninou, aumônier parachutiste, Réflexions sur les devoirs du soldat. Notre vie chrétienne en Algérie (1959), présenté par Jean-Charles Jauffret, ESID, 1998, Université Paul Valéry-Montpellier III, Montpellier, 1998, 85 p. (texte plus annexes), 40 p. de photos. Texte Intégral

Notre collègue Jean-Charles Jauffret poursuit sa cueillette de documents inédits sur la guerre de 1954-1962 en Algérie. Avec la publication du texte de Henri Péninou, il apporte une nouvelle pièce à la construction d'un édifice moins conformiste et moins lénifiant que ne l'offrent tant de pièces officielles du dossier militaire français.

Le texte de Henri Péninou, aumônier auxiliaire de la 25e division parachutiste, qui est de 1959, s'inscrit pour l'historien dans les thèmes abordés notamment par la Lettre, publiée par Temps Présent, à partir de début 1957, "pour un dialogue de chrétiens hors-chrétienté". Le numéro 316-317 de février-mars 1985 a pour titre Des chrétiens dans la guerre d'Algérie. Ce fut après avoir lu ce numéro que Henri Péninou, dans une lettre à son collègue aumônier Pierre Parcineau, rappela les circonstances et le sens de la rédaction de son texte et de sa mission en Algérie - celle d'un appelé, mais d'un appelé dont le service, à sa demande, ne dura pas moins de 40 mois.

Or, dans le même numéro, Martine Sévegrand fait un historique de la torture pratiquée par des militaires français pendant la guerre de 1954-1962. Elle y met en cause, outre le fameux R.P. Delarue, aumônier médiatique de la non moins médiatique 10e division parachutiste, et qui justifia la torture, l'aumônerie militaire en général : en plus de sept ans de guerre, le vicariat aux armées ne produisit, dans sa publication officielle, Lettre aux séminaristes et religieux soldats, aucun texte, et ne relata aucune lettre sur le sujet central de la torture.

Et pourtant, il exista un texte de 32 pages dactylographiées, de l'aumônerie aux armées, dû semble-t-il au P. Lucien Durand. Ce texte, dénommé le Dossier vert, posait le problème du comportement chrétien face à ce qui était alors dénommé la "guerre subversive". Il dénonçait la pratique courante depuis 1830 - de la responsabilité collective et celle - non moins courante de la torture1. Mais il fut seulement diffusé à usage restreint malgré l'appui que lui porta le P. François de l'Espinay, nommé aumônier en chef en Algérie au printemps 1958.

De fait, 1958 fut peut-être bien un tournant. Alors même que la guerre allait s'intensifier sous les directives du plan Challe, on ne parla, certes, guère beaucoup plus officiellement, de la torture ; mais la pratique dut changer. Dans les bilans chiffrés des pertes "rebelles" conservées aux archives du S.H.A.T. à Vincennes, à partir du retour au pouvoir du général de Gaulle, les mentions "abattus lors d'une tentative de fuite" (alias les "corvées de bois") qui, en 1957, peuvent représenter jusqu'à 10 % des pertes (soit jusqu'à 500 personnes par mois) se réduisent tant qu'elles finissent par quasiment disparaître. Statistiquement s'entend. Mais tout laisse à penser que Malraux, Mauriac, Michelet... furent entendus alors qu'on se moquait officiellement davantage des émois humanistes quand avaient seuls voix au chapitre Mollet, Lacoste, Lejeune, Massu, sous la ive République.

Pendant toute cette dernière période, l'aumônerie avait été sous la responsabilité du P. Vaugarni, fort lié aux fins et moyens de l'Algérie française. Des préoccupations de catholiques non conformistes avaient notamment été exprimées par Pierre-Henri Simon, auteur en 1957 de Contre la torture, et par le général parachutiste hors normes, et démissionnaire, Jacques Paris de Bollardière. Ces préoccupations, on les re­trouve dans Le Drame spirituel de l'Armée2 du P. François Casta, qui fut, à la 25e DP, le supérieur en aumônerie de Henri Péninou, chez le P. Alain Maillard de la Morandais3, qui fut capitaine de S.A.S. dans le Sud-Oranais. Et on ne mentionnera que pour mémoire les soucis convergents d'un non catholique, le jeune Michel Rocard, auteur en 1959 d'un rapport sans concessions sur le drame des camps de regroupement4.

C'est donc un point de vue de chrétien, d'un catholique, mais non pas celui d'un antimilitariste, qui est dit, dans la lignée du Dossier vert, dans le texte de Henri Péninou. Dans ce dernier5, qui se présente comme une suite d'exhortations aux jeunes appelés des unités compo­sant la 25e DP, malgré tout, l'armée française est dite avoir une mission à accomplir. Pourtant, 24 ans après la fin de cette guerre, ce qui touche à l'Algérie est pour lui "une blessure quand je pense à l'ef­froyable gâchis qui a marqué cette guerre honteuse de dire son nom. Oui, en Algérie, "l'histoire est restée criminelle"6.

La cause de la blessure : l'homme n'a pas été au centre (mais le peut-il dans une guerre, coloniale qui plus est ?). Il a été avili, voire nié : qu'on pense à ces mentions, rapportées par J. C. Jauffret, de journaux d'opérations, qui portent succinctement : tant de "mâles détruits" ou "ramassés" ; qu'on pense aux représailles collectives, aux destructions de villages, aux "corvées de bois", à l'exposition des cadavres pour faire "réfléchir" les populations. Et les mâter.

Certes, la guerre fut partout cruelle. Des deux côtés. Mais ce fut une guerre inégale : le P. Péninou ressentit d'autant plus douloureusement ce qu'il voyait être des atteintes à l'Évangile qu'il vécut parmi et s'adressa à des combattants censés être des chrétiens. Ceci dit, il est plausible que le comportement des appelés de la 25e DP ne fut pas le même que celui des professionnels de la 10e DP, et que des hommes comme Casta ou Péninou - à l'opposé d'un Delarue - y furent peut-être pour quelque chose. Les hommes de la 25e DP tournèrent et lui offrirent un film, Panache comme Péninou, où ils mettaient en images l'évacuation d'un blessé algérien qui, sans son intervention, aurait peut-être bien été exécuté. Mais le texte de Péninou, polycopié, ne fut que peu diffusé.

Qu'en doit penser l'historien ? Le comportement de gens comme Henri Péninou n'aida-t-il pas à abréger la guerre coloniale en en stig­matisant, chez les appelés, les horreurs et le caractère injuste ? Ou, à l'inverse, ne permit-il pas aux jeunes Français qui y étaient impliqués de leur mieux faire supporter l'insoutenable parce que l'insoutenable était critiqué au nom de Christ ?

Quoi qu'il en soit, et quelles que soient les ambivalences portées par le texte de Henri Péninou, on sera d'accord avec ce qu'en dit J.-C. Jauffret il fut un juste. L'indiquent, outre le texte, les photographies récoltées par ce vicaire des âmes : cet authentique parachutiste sut aussi s'émerveiller de l'Algérie : de ses paysages - la corniche kabyle, les vallées trouées des Nemenchas, les lauriers roses des vallées sèches de l'Aurès, les ponts de Sidi M'cid et de Sidi Rached7... -, de son histoire - de la Legio Tertia Augusta à la visite de de Gaulle à Constantine, via le palais du Bey -, de sa dure réalité du temps présent - des enfants trachomateux de Touggourt au blessé algérien, sauvé, sur son brancard, des mechtas détruites en représailles à la suite d'embuscades, à cette image de trois enfants, pleurant leur village perdu après leur expulsion, ordonnée, vers un camp de regroupement. Ne serait-ce que pour cela, ce petite livre est un grand et beau livre. Notes de bas de page : 1 cf. Annexe 2, "lettre à un ami", notes 2 et 3, p. 74 2 France-Empire, Paris, 1962 3 L'Honneur est sauf, Seuil, Paris, 1960 4 Sur toutes ces questions, cf NOZIÈRE André, Les Chrétiens dans la guerre d'Algérie, CANA, Paris, 1979. Il existe aussi sur ce sujet une thèse de doctorat, due à Malika El Korso, dirigée par Charles-Robert Ageron. 5 Le plan en est le suivant: Préliminaires (1 : Dans la diversité, un lien d'unité (Christ, NDLA), 2 : Notre vie en Algérie, 3 : Nos responsabilités, 4 : Méthode et mentalité), -I- Chrétiens adultes et responsables (1 : Sauveurs avec Jésus-Crucifié, 2 : Hommes de prière, 3 : Frères de tous les hommes, 4 : Serviteurs du Royaume de Dieu), -II- La Communauté humaine de nos régiments (1 : Solidaires et responsables, 2 : Quotidiennement, dans le détail, 3 : La démultiplication des responsabilités, 4 : La Communauté totale: vivants, blessés, morts, Annexes : la Communauté, l'Honnêteté), -III- Hommes de guerre (1 : Engagés dans une situation de guerre, 2 : Quelques impératifs permanents, 3 : La Recherche des renseignements, 4 : Contacts militaires avec la population musulmane), -IV- Pacificateurs (1 : Limites et nécessité de notre action de pacification, 2 : Connaissance des populations, 3 : Connaissance des civilisations, 4 : Connaissance des religions). Conclusion et révision de vie. 6 L'expression est de François Mauriac, Lettres, n° 316-317, p. 33 7 La légende dit "Gorges et viaduc du Rummel" On voit en fait ces deux ponts qui, à l'aval et à l'amont du Rhumel constantinois, traversent les gorges; entre les deux, se trouve le pont d'El Kantara, caché sur la photographie, par un méandre du Rhumel (p. 10 du cahier de photos).

Pour citer cet article : Gilbert Meynier, «Père Henri Péninou, aumônier parachutiste, Réflexions sur les devoirs du soldat. Notre vie chrétienne en Algérie (1959), présenté par Jean-Charles Jauffret, ESID, 1998, Université Paul Valéry-Montpellier III, Montpellier, 1998, 85 p. (texte plus annexes), 40 p. de photos.», Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée [En ligne], n°91-92-93-94 - Mahdisme et millénarisme en Islam, Pagination : 451-454. Publié le : 9 janvier 2005 Mis en ligne le : 9 janvier 2005 Disponible sur : http://remmm.revues.org/document2701.html.

[kemmañ] Bessombourg !

QUE FAUT-IL FAIRE POUR AIDER ZITOUNA ? APPEL EN FAVEUR DES HABITANTS DU CAMP DE REGROUPEMENT DE ZITOUNA EX BESSOMBOURG Le présent appel est adressé à toutes les bonnes volontés concernées par le problème des derniers regroupements des populations rurales lors de la guerre d'Algérie pour l'accès à son indépendance. En premier lieu, il interpelle les autorités publiques algériennes qui ont en charge ce contentieux. L' état français doit reconnaître sa part de responsabilité dans l'application de sa politique de regroupement pratiquée à l'encontre de la population du massif de Collo. Enfin les intellectuels de la nation, car leur contribution pour désigner les responsabilités doit amener des réparations... à juste titre. Parmi les derniers regroupés de l'Algérie indépendante: ceux du village de Zitouna ex Bessombourg qui dure depuis plus de quarante sept ans. Il est temps que ça cesse !

PAR: ABDELGHANI BOULKENAFET La détresse extrême, dans laquelle se trouvent les habitants de ce village, les autres habitants des villages de regroupement ne la connaissent heureusement pas. J'en ai visité quelques uns, qui sont presque prospères: dans la Mitidja, notamment, autour de Blida, existent des centres où l'on dort sous un toit et où la vie au quotidien n'apparaît point comme une misère insupportable. J'ai eu déjà à en témoigner. C'est pour cette raison que je tire la sonnette d'alarme à propos de celui de Bessombourg (actuellement: Zitouna). A qui s'adresser ? Vers qui se tourner pour que cet appel trouve un écho auprès des officiels? IL faut que cette misère s'estompe afin que Bessombourg puisse trouver de quoi manger, pour qu'il y'ait de l'huile, du savon, de la semoule et du lait pour les enfants. Déjà, le 27 mai 1959 un appel a été lancé par le cardinal FELTIN et le pasteur BOGNER en faveur des regroupés de l'Algérie, en voici un extrait: « nous pensons qu'une conscience chrétienne, ne peut rester indifférente devant ces foules. Elles ont trouvé, certes, en ces centres un abri protecteur, mais leurs conditions de vie et même leur pain quotidien dépendent d'un immense travail que nous voulons soutenir ». La question reste posée: Que faut-il faire pour aider Bessombourg ? (Actuellement Zitouna) Voici les propos du journaliste français Pierre Macaigne du Figaro qui a visité ce camp en juillet 1959. Ils sont plus que jamais d'actualité aussi je me suis permis de citer quelques passages que je vous livre: LA TRISTE AFFAIRE DU CAMP DE REGROUPEMENT DE ZITOUNA EX BESSOMBOURG Il s' agit d'enfants... La France sous une dictature de militaires, prenait la décision incroyable de dépeupler complètement une bande large et très profonde du secteur algérien. Les conséquences étaient énormes pour plusieurs centaines de milliers d'hommes leur causant beaucoup de peines et des douleurs indignes. Le peuple algérien se trouvait confronté à un projet à réalité quotidienne qui rappelle le souvenir des grandes expulsions instruites par les Stalins de la mer baltique et des pays du Sud.

 Sous des conditions inhumaines, des parties entières des huit millions que comptait la population algérienne étaient tenues dans les camps de l'armée française. De même, le fait alarmant  est prouvé de la torture des unités françaises dans la grande ampleur est appliquée.  

En 1957, pour des raisons de stratégie militaire le village de Ziabra s'est retrouvé en Zone interdite: Résultat de ce découpage, 2774 habitants de ce village vont être rassemblés à Bessombourg (Zitouna), dans la presqu?île de Collo, un ancien centre d'exploitation forestière au milieu de la montagne. Pierre Macaigne, le journaliste français du figaro décrivait en juillet 1959, les états dans le camp de regroupement de Bessombourg : 123 tentes étaient étroitement serrées sous les pins, 57 gourbis aux toits de chaume et 47 maisons solides. Là, les familles vivent déjà depuis juin 1957 à 15 personnes par tente dans un mélange humain indescriptible. Justement une chaleur fauve qui dépasse largement les 40° a régné. Ce qui signifie que la vie dans une tente est si insupportable. A Bessombourg vivaient mille huit cent soixante enfants. Quelques-uns ne pouvaient se rendre à l'école. Pourquoi ? Parce qu'ils n'avaient pas de vêtements convenables. Je veux dire décents. Ils n'avaient pour s'habiller qu'un semblant de chemise déchirée qui les couvre à peine. Le rapporteur devait noter plus loin que la population se nourrit de la semoule qui est assigné par l'administration. Chaque personne obtient environ 120 g le jour. Du lait est distribué toutes les semaines deux fois, un litre et demi par enfant.

Pendant huit mois, il n'y'a pas eu d'attribution de la matière grasse, pour tenter de pallier cette détresse, la croix rouge a pu faire distribuer 100 L d'huile. Mais qu'est ce que cent litres d'huiles quand il faut les répartir entre 2774 personnes? Les cent litres ont donc été répartis entre cent gosses.        
Depuis une année pas d'attribution du sucre. Aucune distribution de pois chiche depuis un an...         

Il faut souligner qu'avant la révolution, il y'avait du travail dans les forets de chênes-lièges. Mais, ce travail est devenu dangereux. Les regroupés étaient pour la plupart des agriculteurs. Ces cultivateurs n'avaient plus la possibilité de cultiver leur terrain en zone interdite. Ils n?avaient donc plus de ressources. De son coté la commune de Bessombourg ne laissait aucune terre cultivable à la disposition des repliées. Alors? Comment survivre ? L'administration locale qui depuis deux ans, luttait pour aider ces malheureux, voit ses moyens s'amenuiser. Elle va se trouver bientôt dans l'impossibilité d'accorder jusqu'à l'aide symbolique qu'elle s'efforce de maintenir. Cette année m'a dit le sous préfet de Collo, je n'ai pas touché un centime de crédit.

Ce qui me paraît également incroyable, car je sais d'autre part qu'un budget de un milliard cent million est mis par le gouvernement général à la disposition des centres.         

Le gouvernement général a également créé «des équipes itinérantes » chargées d'enquêter sur les villages de regroupement, afin d'établir s'ils sont ou non viables. L'équipe qui s'est rendue à Bessombourg y a passé exactement quatre heures et demie. Sans doute, est ce suffisant pour se faire une idée. Mais lorsque je me suis rendu à la délégation générale à Alger, le rapport ne semblait point y être connu. Pourquoi ? J'aimerai bien tout de même savoir si on estime la vie possible à Bessombourg et les conclusions qu'on en tire ? Disait également Pierre Macaigne, qui avant de quitter Bessombourg a demandé au maire et au chef de S.A.S ce dont ils avaient besoin en première urgence.

Leur réponse était : nous serions bien en peine de fournir une liste exacte de ce dont le centre a besoin. Car nous avons besoin de tout. Nous ne demandons pas du luxe. Pas même du confort, nous demandons des choses utiles. De quoi survivre. Tout ce qu'un homme est en droit d'attendre pour ne pas mourir.     

L'ARTICLE DE PIERRE MACAIGNE « Que faut il faire pour aider Bessombourg ? » EVOQUE AU SENAT La triste affaire du « village de regroupement » de Bessombourg en Algérie où 2774 personnes vivaient dans des conditions pénibles qui ont été révélées par PIERRE MACAIGNE a été évoqué dans l'après-midi du 22/07/1959 au cours de la réunion de la commission sénatoriale des affaires étrangères et de la défense nationale. Les commissaires venus entendre une communication de leur collègues de retour d'un voyage d'inspection en Algérie ont manifesté leur surprise de constater que cette pénible affaire leur avait échappé. L'émoi a été assez grand pour motiver une démarche qu'accomplira le président de la commission M. ROTINAT, auprès du premier ministre. D'autre part, la commission s'est opposée à l'impression et à la distribution à tous les sénateurs du rapport de M. DECHEVIGNY sur ce voyage d'inspection. Un tirage était seulement réalisé pour les commissaires. POUR AIDER BESSOMBOURG !...Des lecteurs profondément remués suggèrent? Après la visite du journaliste du FIGARO aux regroupés du village de la misère au nord constantinois, une question était posée : que faut-il faire pour aider bessombourg ? Les lecteurs en ont été profondément remués.certains ont demandé d?ouvrir immédiatement une souscription. D'autres ont suggéré de lancer une campagne comme pour MADAGASCAR car la solidarité humaine est inépuisable.mais, il y' avait aussi qui disaient : « nous sommes las de ces appels perpétuellement répétés à la charité publique, non point par dureté de coeur, mais parce qu'ils s'adressent toujours aux mêmes couches de la société » Un autre lecteur écrivait notamment : « le scandale de bessombourg devait être dénoncé, mais ce scandale montre d'abord la carence d'un état dans ses devoirs les plus élémentaires : ce n'est pas au bon coeur des pauvres gens de réparer ces sottises » Le scandale majeur semblait être de compter sur des organismes privés, alors qu'officiellement on ne faisait rien pour aider bessombourg et ziabra repliée passera un troisième hiver au même endroit dans les mêmes conditions d' hygiène. La mouvement de solidarité déclenché était rassurant , mais aider bessombourg ne pouvait se faire en laissant les familles des regroupés sans travail, sans ressources, sans terre à cultiver, avec une nourriture à peine suffisante, en attendant du ciel que les choses s' arrangent et les coeurs s'apaisent ! CAMP DE REGROUPEMENT AUJOURD'HUI Entassés au petit malheur à quatre personnes par pièce de 9 à 12 m2, les habitants du camp de regroupement de zitouna au nombre de 305 logent dans les 47 maisons à deux chambres. Ces labyrinthes sont caractérisés par l'absence totale d'aeration et des canalisations des eaux ménagères et aussi avec un taux exceptionnellement élevé d'humidité.

Comme dans le passé, ces mesquins, citoyens algériens à part entière, sont sans ressources, l'usine de liège qui donnait de l?ouvrage à une partie de la population pour plus d'un siècle a été fermé dés l'aube de l'indépendance et les maigres surfaces agricoles ont été abandonnées suite à la dégradation de la situation sécuritaire.

Que faire ? comment survivre ?


Voter pour une Algérie de réconciliation avec un taux de 86% semble être la solution. Mais cette Algérie qu'ils ont choisi va-t-elle les décevoir encore une fois comme elle a déçu certains moudjahiddines qui vivent toujours dans le camp de la misère ?

Pendant plus de quarante ans d?indépendance, il y' a eu 36 logements sociaux uniquement attribués à la population de zitouna dans le cadre de la politique sociale de l' état algérien.

Pourquoi ?

pourquoi des décennies passent avant que zitouna connaisse la visite d'un haut responsable ? Pourquoi la télévision algérienne n'est jamais entré dans mon village? pourquoi la radio n' en a jamais parlé? J' aimerai bien savoir si on considère zitouna un village de l'oubli ? En attendant que l' état vienne en aide aux regroupés du camp de la haine et à tous les habitants des 375 bidonvilles, soit un taux de 25.10 % du collectif habitat que compte la commune de zitouna. L' ozat espère en un avenir touristique meilleur loin des images de la misère et de la pauvreté et témoigne que zitouna existe.Mais, en attendant ces jours meilleurs, la question reste posée: Que faut-il faire pour aider zitouna ? Abdelghaniboulkenafet Président de l' OZAT

  • OZAT : office de zitouna d'artisanat et de tourisme

Bibliographie :

- " que faut - il faire pour aider bessombourg ? " PIERRE MACAIGNE, LE FIGARO du 22 , 23 et 29 juillet 1959

- GUERRE D' ALGERIE : notre coresponsabilité pour L'algérie

  REIMAR LEINZ  1960

- Enquette terrain réalisé par les amis du site

[kemmañ] Le tabou du viol des femmes

Le tabou du viol des femmes pendant la guerre d'Algérie commence à être levé

Florence Beaugé, Le Monde, 11 octobre 2001

Les anciens appelés interrogés par "Le Monde" témoignent du caractère massif de l'humiliation des femmes entre 1954 et 1962. Selon l'un d'eux, les détenues subissaient ce sort "en moyenne neuf fois sur dix". Un homme né en 1960 du viol d'une Algérienne par des soldats français demande aujourd'hui réparation. De toutes les exactions commises par l'armée française pendant la guerre d'Algérie, le viol est la plus cachée, la plus obstinément tue depuis quarante ans, par les auteurs autant que par les victimes. Certains commencent pourtant à lever ce tabou, confirmant peu à peu ce que l'écrivain Mouloud Feraoun dénonçait autrefois dans son journal comme étant une pratique courante, du moins en Kabylie. Il apparaît que, loin d'avoir constitué de simples "dépassements", les viols sur les femmes ont eu un caractère massif en Algérie entre 1954 et 1962, dans les villes mais surtout dans les campagnes, et plus encore vers la fin de la guerre, en particulier au cours de "l'opération Challe", menée en 1959 et 1960 sur le territoire algérien pour venir à bout de l'Armée de libération nationale (ALN). L'ouverture de la totalité des archives et la lecture de tous les "journaux de marche" des soldats ne donneraient sans doute qu'une très petite idée de l'ampleur du phénomène, parce qu'il n'y eut jamais d'ordres explicites de viol, et encore moins d'ordres écrits. En outre, rares sont les hommes qui se seront vantés, dans leurs carnets personnels, de tels comportements.

Tous les appelés interrogés le disent : "Tout dépendait du chef." Si l'officier, ou le sous-officier, affichait des positions morales sans équivoque, il n'y avait ni viol ni torture, quel que soit le sexe des détenus, et quand une "bavure" se produisait la sanction était exemplaire. D'une compagnie à l'autre, on passait donc du "tout au rien". "Donner l'ordre, comme cela a été fait, de toucher le sexe des femmes pour vérifier leur identité, c'était déjà ouvrir la porte au viol", souligne l'historienne Claire Mauss-Copeaux, pour qui deux facteurs au moins expliquent que ce phénomène ait pris de l'ampleur. D'une part, l'ambiance d'extrême racisme à l'encontre de la population musulmane. D'autre part, le type de guerre que menait l'armée française, confrontée à une guérilla qui l'obligeait à se disperser et à laisser une grande marge de manœuvre aux "petits chefs", lesquels, isolés sur le terrain, pouvaient s'attribuer droit de vie et de mort sur la population.

"PIRE QUE DES CHIENS"

"Dans mon commando, les viols étaient tout à fait courants. Avant les descentes dans les mechtas (maisons en torchis), l'officier nous disait : "Violez, mais faites cela discrètement"", raconte Benoît Rey, appelé comme infirmier dans le Nord constantinois à partir de septembre1959, et qui a relaté son expérience dans un livre, Les Egorgeurs. "Cela faisait partie de nos "avantages" et était considéré en quelque sorte comme un dû. On ne se posait aucune question morale sur ce sujet. La mentalité qui régnait, c'est que, d'abord, il s'agissait de femmes et, ensuite, de femmes arabes, alors vous imaginez…" Sur la centaine d'hommes de son commando, "parmi lesquels des harkis redoutables", précise-t-il, une vingtaine profitait régulièrement des occasions offertes par les opérations de contrôle ou de ratissage. A l'exception de deux ou trois, les autres se taisaient, même si ces violences les mettaient mal à l'aise. La peur d'être accusé de soutenir le Front de libération nationale (FLN) en s'opposant à ces pratiques était si vive que le mutisme était la règle.

"Les prisonniers qu'on torturait dans ma compagnie, c'étaient presque toujours des femmes, raconte de son côté l'ancien sergent Jean Vuillez, appelé en octobre 1960 dans le secteur de Constantine. Les hommes, eux, étaient partis au maquis, ou bien avaient été envoyés dans un camp de regroupement entouré de barbelés électrifiés à El Milia. Vous n'imaginez pas les traitements qui étaient réservés aux femmes. Trois adjudants les "interrogeaient" régulièrement dans leurs chambres. En mars 1961, j'en ai vu quatre agoniser dans une cave pendant huit jours, torturées quotidiennement à l'eau salée et à coups de pioche dans les seins. Les cadavres nus de trois d'entre elles ont ensuite été balancés sur un talus, au bord de la route de Collo."

Affecté comme appelé en 1961 à la villa Sesini (nommée aussi par erreur Susini), Henri Pouillot révèle avoir assisté à une centaine de viols en l'espace de dix mois, dans ce qui était le plus célèbre des centres d'interrogatoire et de torture de l'armée française à Alger. De ses souvenirs, il vient de faire un livre douloureux mais au ton juste, La Villa Susini (Ed. Tirésias). "Les femmes étaient violées en moyenne neuf fois sur dix, en fonction de leur âge et de leur physique, raconte-t-il. On s'arrangeait, lors des rafles dans Alger, pour en capturer une ou deux uniquement pour les besoins de la troupe. Elles pouvaient rester un, deux, ou trois jours, parfois plus." Pour Henri Pouillot, il y avait deux catégories de viols : "Ceux qui étaient destinés à faire parler, et les viols "de confort", de défoulement, les plus nombreux, qui avaient lieu en général dans les chambrées, pour des raisons de commodité." Il se souvient que la quinzaine d'hommes affectés à la villa Sesini avait "une liberté totale" dans ce domaine. "Il n'y avait aucun interdit. Les viols étaient une torture comme une autre, c'était juste un complément qu'offraient les femmes, à la différence des hommes."

"UN ANÉANTISSEMENT"

Mesuraient-ils alors la gravité de leurs actes ? La plupart n'ont pas de réponse très tranchée. "On savait que ce que nous faisions n'était pas bien, mais nous n'avions pas conscience que nous détruisions psychologiquement ces femmes pour la vie, résume l'un d'eux. Il faut bien vous remettre dans le contexte de l'époque : nous avions dans les vingt ans. Les Algériens étaient considérés comme des sous-hommes, et les femmes tombaient dans la catégorie encore en dessous, pire que des chiens… Outre le racisme ambiant, il y avait l'isolement, l'ennui à devenir fou, les beuveries et l'effet de groupe." Certains ne se sont jamais remis d'avoir commis ou laissé faire ce qu'ils qualifient avec le recul de "summum de l'horreur". La psychologue Marie-Odile Godard en a écouté quatorze pour faire une thèse de doctorat sur les traumatismes psychiques de guerre. "Ils m'ont parlé des viols comme quelque chose de systématique dans les mechtas, et c'est souvent à l'occasion de telles scènes d'extrême violence que leur équilibre psychique a basculé", raconte-t-elle. L'avocate Gisèle Halimi, l'une des premières à avoir dénoncé, pendant la guerre d'Algérie, les multiples viols en cours – en particulier dans un livre écrit avec Simone de Beauvoir, Djamila Boupacha –, estime elle aussi que neuf femmes sur dix étaient violées quand elles étaient interrogées par l'armée française. Dans les campagnes, dit-elle, les viols avaient pour objectif principal "le défoulement de la soldatesque". Mais, lors des interrogatoires au siège des compagnies, c'est surtout l'anéantissement de la personne qui était visé. L'avocate rejoint ainsi l'idée exprimée par l'historienne Raphaëlle Branche, dans son livre La Torture et l'armée (Gallimard), à savoir que la torture avait moins pour objet de faire parler que de faire entendre qui avait le pouvoir. "Ça commençait par des insultes et des obscénités : "Salope, putain, ça te fait jouir d'aller dans le maquis avec tes moudjahidins ?", rapporte-t-elle. Et puis ça continuait par la gégène, et la baignoire, et là, quand la femme était ruisselante, hagarde, anéantie, on la violait avec un objet, une bouteille par exemple, tandis que se poursuivait le torrent d'injures. Après ce premier stade d'excitation et de défoulement, les tortionnaires passaient au second : le viol partouze, chacun son tour."

Contrairement à l'idée répandue, les viols ne se sont presque jamais limités aux objets, ce qui achève de détruire l'argument selon lequel les sévices sexuels visaient à faire parler les suspectes. Gisèle Halimi révèle aujourd'hui que, neuf fois sur dix, les femmes qu'elle a interrogées avaient subi successivement tous les types de viols, jusqu'aux plus "classiques", mais que leur honte était telle qu'elles l'avaient suppliée de cacher la vérité : "Avouer une pénétration avec une bouteille, c'était déjà pour elles un anéantissement, mais reconnaître qu'il y avait eu ensuite un ou plusieurs hommes, cela revenait à dire qu'elles étaient bonnes pour la poubelle."

Saura-t-on un jour combien de viols ont eu lieu ? Combien de suicides ces drames ont provoqués ? Combien d'autres victimes, souvent encore des enfants, ont subi des agressions sexuelles (fellations, masturbations, etc.) devant leurs proches pour augmenter encore le traumatisme des uns et des autres ? Il faudra aussi se pencher sur la question des "Français par le crime", comme se définit Mohamed Garne, né d'un viol collectif de sa mère, Khéira, par des soldats français, alors qu'elle était âgée de quinze ans. Il reste de nombreuses pistes à explorer, et tout d'abord à écouter la parole qui se libère d'un côté comme de l'autre de la Méditerranée. "Il faudrait aussi travailler sur l'imaginaire des anciens d'Algérie, souffle l'historien Benjamin Stora. Ils ont écrit plus de trois cents romans, où presque tous "se lâchent" et relatent des scènes de viols terrifiantes. C'est alors qu'on prend la mesure de ce qu'a dû être l'horreur."

[kemmañ] Doare envel Departmantoù Frañs (votadeg)

Savet 'zo bet un tabut war ar poent-mañ (displeget dre an hir war ar bajenn-mañ). Kaset e vo da benn ur votadeg e-pad ur sizhunvezh d'an nebeutañ evit klask kaout un diskoulm diazezet war un emglev ledan.

Pedet oc'h neuze da vont da lakaat ur sell war an displegadurioù ha da reiñ ho soñj dre votiñ.

Mat e vefe d'an holl implijerion/ezed kemer perzh, rak seul ledanoc'h e vo an emglev tizhet a-benn ar fin seul aezetoc'h e vo lakaat an traoù da vont war-raok en un doare aezet.

Lennit ha votit amañ: Politikerezh Envel Departamantoù Frañs (tabut)

--Neal 5 Du 2006 da 09:16 (UTC) (Merour)

[kemmañ] All

[kemmañ] Skeudenn

Trugarekaat. Brav eo ar skeudenn.Shelley Konk 26 Du 2006 da 09:18 (UTC)

[kemmañ] Evajoù ar Gres henamzerel

[kemmañ] Kekyon

Demeter drank cecyon (kekyon) at Eleusis. This sacred drink of the Eleusine Mysteries was made of wheaten gruel blended with mint. Female initiates carried vessels of it bound to their heads. The Greeks believed that mint increased love-making.

Greek: The sacred ritual drink of the Eleusine Mysteries. It is variously thought to have been made of barley water or wheaten gruel with mint, or of wine and meal. It is described as intoxicating so it may have been fermented, or to have had a hallucinogenic ingredient such as Fly Agaric.


[kemmañ] The Eleusinian Mysteries of Ancient Greece

by Gitana

This is an article I wrote for an issue of the newsletter "Pagan Press" which can be found here: http://www.paganwny.org/pressbr.htm


Just outside of Athens was a town called Eleusis. It is best known for the secret rituals that took place there. In ancient times these rituals were simply called “The Mysteries” but today we commonly refer to them as the Eleusinian Mysteries, to distinguish them from other mystery rites.(1) The festival itself, which honored the goddess Demeter and her daughter Persephone, took place for a week in the fall. Anyone who spoke Greek, had participated in the initial purification rituals, and could afford to bring their own sacrificial piglet, was allowed to participate. They began in prehistoric times, and lasted until the 4th century AD.

The word “mystery” comes from the Greek word mustes meaning “an initiate.” Those who were initiated were not allowed to divulge the information that had been revealed to them. It is quite impressive to think that, for the most part, this information was kept secret. Unfortunately for us, however, it also means that we do not truly know what the secret of Eleusis was. Those who did reveal the secret were severely punished by the Athenian authorities.

The structure of the week’s rituals, so far as we are able to reconstruct it from historical information, is as follows: The first day of the festival was the 16th of Boedromion. Candidates gathered at Athens for purifications, which included washing in the sea water, and sacrificing a piglet. Plutarch says that the initiates even bathed with the piglets.(2) On the 17th a sow was sacrificed to Demeter and Persephone. (3) The 18th there was a public festival going on in Athens in honor of Asklepios, and it also was the day a wine libation was offered to Dionysos.(4) Initiates did not participate in these, as they shunned wine just as, in the Homeric Hymn to Demeter, Demeter refuses to drink wine. Instead she asks for a drink of barley and pennyroyal called kykeon. This was the day initiates probably prepared the kykeon.

Then, on the 19th, which was called agyrmos or “gathering,” the sacred objects were taken out of the Eleusinion, a temple near the Acropolis. The priestesses carried these sacred objects in baskets (kistai) on their heads.(5) The entire group of officiants and initiates processed some 12 miles from Athens to Eleusis along the hiera hodos, the Sacred Way. They carried boughs of myrtle and torches once it became dark. Cries of “Iakkh’ o Iakkhe” Along the way they crossed over a bridge, and were taunted and had obscenities shouted at them by a person meant to represent Iambe.(6) After they all enjoyed the joking and laughter, they kykeon was drunk. They were on their way again, and had to cross over another bridge, although this one was much smaller. The participants could only cross in single file, and carts were too large to cross. After coming off the bridge the candidates were received by a priest. They were expected to give him a “password” phrase: “I have fasted, drunk the kykeon, taken things out of the big basket and, after performing a rite, put them in the little basket, whence I put them back in the big basket.”(7) Once they had done that, the priest would tie a thread to the right hand and the left foot of the participant.( By the time the initiates reached the sanctuary it was nighttime.

What exactly happened at the sanctuary we are not entirely sure. We do have some indications, however. As they approach the building they throw piglets into the megara.(9) Plutarch speaks of “wandering to and fro,” probably in imitation of Demeter searching for Persephone.(10) They would conduct their mock search in the dark just outside the building. It is possible that those who had been initiated previously did not participate in this. Clinton suggests that the epoptai, those already initiated, went into the Telesterion first, and, holding torches, awaited the candidates to enter.(11) After the search they entered the Telesterion, which was the main building of the sanctuary, holding up to 3,000 people.(12) We may wonder why one who was already initiated would go back again. There is a wonderful quote that addresses this: “There are holy things that are not communicated all at once: Eleusis always keeps something back to show those who come again.”(13)

Later writers, mostly Christian, felt no need to keep the secret of the Mysteries, and they have provided some information on what was done and what was revealed to the participants. Clement of Alexandria, a convert to Christianity, writes that there are “sesame-sweets, cakes shaped like pyramids and balls, or covered with navels, lumps of salt, and a serpent” and “pomegranates in addition, and sprigs of fig, fennel and ivy, and also cheese-cakes and poppies.”(14) Concerning what was shown to the initiates we hear different accounts. Tertullian, another convert to Christianity, says, “the entire secret token of their tongues, is revealed to be an image of the male organ.”(15) However, Hippolytus, a Gnostic, tells us that it is an ear of grain that is revealed to the initiates. It seems quite possible that the food was used as offerings to The Two Goddesses. As for the showing of a phallus or an ear of grain, both seem possible; however, grain seems the most likely in this context. There is a very interesting line from Euripides that might refer to this. “One buries children, one gains new children, one dies oneself; and this men take heavily, carrying earth to earth. But it is necessary to harvest life like a fruit-bearing ear of corn, and that the one be, the other not.”(16)

The hierophant would then beat the echeion, a kind of gong used in the theater to imitate the sound of thunder.(17) It is at this point that a vision of Persephone herself, surrounded by a blinding light, is thought to appear from inside a small room in the building, known as the Anaktoron. Plutarch says that an initiate, when he as “beheld a great light, as when the Anaktoron opens, changes his behavior and falls silent and wonders.”(1 The hierophant then proclaims, “The Lady Brimo has brought forth a holy son, Brimos.”(19)

The next day there are dances, and sacrifices of piglets and a large bull, which were then served at a grand feast. Following that, two large vessels, called plemokhoi were filled with liquid. One faced East and the other West. They were overturned, as a libation, while the priest called out “Hye kye!” which means, “Rain conceive!”(20) This, the 23rd of Boedromion, was the final day of the Mysteries, and thus the initiates returned to their homes.

The Eleusinian Mysteries were one of the most popular cults in ancient Greece. The meaning of the rites comes from participation in them, however, and not knowledge of them. Aristotle wrote, “Initiates do not need to understand anything; rather, they undergo an experience and a disposition – become, that is, deserving.”(21) What it is that they deserve can be explained by some other quotes found in ancient literature. Sophocles has said, “Thrice blessed of mortals are those who go to Hades after beholding these rites. To them alone it is given to live there; to others everything there is evil.”(22) Pindar also wrote on this: “Blessed is he who goes under the earth after seeing these things. He knows the consummation of life; he knows its Zeus-given beginnings.”(23) Another writer says, “Even if your life is sedentary and you never sailed the sea or walked the highways of the land, go nevertheless to Attica to see those nights of the great Mysteries of Demeter: your heart shall become free of care while you live and lighter when you go to the realm of the majority.”(24)

The initiates of the Mysteries, through their participation, became the blessed of the Goddesses. They gained the understanding that death was not the final end, that they would live on in the Underworld. Furthermore, they learned that they would receive special treatment after death by the goddess of the Underworld, Persephone. This brought great joy to an ancient Greek, whose life was difficult and witnessed death often.

Endnotes: 1. Within ancient Greece alone there were the Eleusinian Mysteries, Orphic Mysteries, Dionysian Mysteries, Kabiri Mysteries, and others. Outside Greece we know of the Mysteries of Mater Deum Magna, Isis, Mithras, just to name a few. 2. Plutarch, Phoc. 28.6 3. Inscriptiones graecae II 2 1367 6. 4. Carl Kerényi, Eleusis: Archtypal Image of Mother and Daughter, Princeton University Press, Princeton, 1967, p. 62. 5. Inscriptiones graecae II 2 81 10. There are surviving statues of these priestesses in the Eleusis Museum. For photos, see this site: http://persephones.250free.com/karyatid.html 6. In the Homeric Hymn to Demeter, Iambe makes Demeter laugh, in spite of mourning for her daughter, by saying vulgar things to her. 7. Clement of Alexandria Protrepticus II.21 8. Anecdota graeca, ed. I. Bekker, Vol. I, 273, Berlin, 1814, line 25. 9. Kevin Clinton, “Sacrifice in the Eleusinian Mysteries,” in Early Greek Cult Practice, Proceedings of the Fifth International Symposium at the Swedish Institute at Athens, 26-29 June, 1986, Skrifter utgivna av Svenska Institutet I Athen, 4o, 38, Stockholm, 1988, p. 79. 10. Plutarch, fragment 178 11. Kevin Clinton, “The Sanctuary of Demeter and Kore at Eleusis,” in Greek Sanctuaries: New Perspectives, ed. N. Marinatos and R. Hagg, Routledge, New York, 1993, p. 118. 12. Walter Burkert, “Athenian Cults and Festivals,” in Cambridge Ancient History, vol. 5, 2nd ed., Cambridge University Press, Cambridge, 1992, p. 264. 13. Seneca, Quaestiones naturals VII 30.6 14. Clement of Alexandria, Protrepticus II.22 15. Tertullian, Against the Valentinians, 1. He belonged to the sect called Montanism, which practiced both asceticism and prophesying. 16. Euripides, Hypsipyle fr. 757 17. Scholium on Theokritos II 35-36; Scholium on Aristophanes Nubes 242 18. Plutarch, De profectu in virtute 81 19. Hippolytus, Refutation of All Heresies, V.8.39 The “Lady Brimo” is Persephone. 20. ibid., V.7.34 21. Aristotle, in Synesius, Dio, 10 22. Sophocles, in Plutarch, How to Study Poetry, 21f 23. Pindar, in Clement of Alexandria, Stromateis III. 3.17 24. Crinagoras of Mytilene, A.P. 11.42

http://persephones.250free.com/eleusinian-mysteries.html

[kemmañ] Ambrosia

Ambrosia (Greek αμβροσία) is sometimes the food, sometimes the drink, of the gods. The word has generally been derived from Greek a- ("not") and mbrotos ("mortal"); hence the food or drink of the immortals.

[kemmañ] Nektar